1915 - Filibus
1915
Filibus
Film de Mario Roncoroni
Filibus, sous-titré Il misterioso pirata del cielo (le mystérieux pirate du ciel), est un film muet italien réalisé par Mario Roncoroni sorti en 1915.
Le film raconte les aventures d'une pirate des airs nommée Filibus. Il porte pour la première fois le lesbianisme sur le grand écran, quinze bonnes années avant le film Cœurs brûlés où Marlene Dietrich embrasse une femme.
Le personnage de Filibus s'inspire du gentleman cambrioleur Rocambole, personnage des romans de l'écrivain français Pierre Alexis Ponson du Terrail.
Assistée de son équipage masculin masqué tout dévoué , Filibus organise ses entreprises criminelles depuis son dirigeable en adoptant diverses identités , tant masculines que féminines. Elle s’amuse à ridiculiser son adversaire acharné , le détective Hardy
Conservé dans une version avec intertitres néerlandais , en cinq chapitres d’un quart d’heure chacun , cette sympathique production italienne s’inscrit dans une veine feuilletonnesque très en vogue dans les années 1910, à laquelle appartiennent les serials de Feuillade (Les Vampires) , de Victorin Jasset (l’irrésistible Protea) , d’Emilio Ghione (I topi grigi - Les souris grises) , ou encore les bandes plus courtes de Franz Hofer (La Boule noire ; La vipère noire) ou de Joseph Delmont (Le club Mystérieux) .
Les ingrédients qui font le charme particulier du genre sont là : rythme relativement alerte malgré un montage parfois approximatif (du moins dans la copie subsistante !) ; intrigue rocambolesque riche en rebondissements et faisant fi de la vraisemblance ; lieux suggestifs : musée d’antiquités égyptiennes, terrasse d’une villa surplombant un vaste paysage ; route déserte où attend une voiture noire ; promenade de bord de mer où défilent en arrière plan les passants) ; superbes extérieurs inondés de lumière ou plongés dans une nuit lunaire ; goût du gadget et de la technique : le dirigeable ; la nacelle qui permet de tomber du ciel puis de se volatiliser ; mise en scène jouant sur les entrées et les sorties de champ mais aussi sur ce qui est tapis dans le plan (l’appareil photo miniature caché dans la statue du chat).
Aussi intrépide que sa cousine française Irma Vep , mais plus svelte et beaucoup moins fatale , Filibus, alias la Baronne de Troixmond ou le Comte de la Brive, est une super-criminelle sans scrupule mais dont les entreprises revêtent un caractère plus sportif que réellement maléfique, en tous cas plus inoffensif que celles de Fantômas ou du Grand Vampire.
A l’évidence, le coup d’éclat, la beauté du geste, le plaisir du jeu comptent pour elle bien plus que le profit. Elle apparaît comme une espèce d’anarchiste élégante jouant au chat et à la souris avec un détective qui se prend bien trop au sérieux, s’amusant à le faire tourner en bourrique (par exemple en lui dérobant ses empreintes digitales).
Sa liberté et son aisance à passer du masculin au féminin permettent aussi de faire d’elle une championne avant l’heure du trans-genre, troublante par exemple quand, en casquette, on la voit accoudée à la rampe de son dirigeable, plongée dans ses pensées.
En tout cas une touche de mystère, d’indécidable, pimente la vision de cette bande qui n’aspire visiblement qu’à divertir sans arrières pensées et y réussit parfaitement.
Source : Claude Rieffel pour https://www.avoir-alire.com/filibus-la-critique,25837
Filibus 1915 Le film
Filibus
Film de Mario Roncoroni
Filibus, sous-titré Il misterioso pirata del cielo (le mystérieux pirate du ciel), est un film muet italien réalisé par Mario Roncoroni sorti en 1915.
Le film raconte les aventures d'une pirate des airs nommée Filibus. Il porte pour la première fois le lesbianisme sur le grand écran, quinze bonnes années avant le film Cœurs brûlés où Marlene Dietrich embrasse une femme.
Le personnage de Filibus s'inspire du gentleman cambrioleur Rocambole, personnage des romans de l'écrivain français Pierre Alexis Ponson du Terrail.
Assistée de son équipage masculin masqué tout dévoué , Filibus organise ses entreprises criminelles depuis son dirigeable en adoptant diverses identités , tant masculines que féminines. Elle s’amuse à ridiculiser son adversaire acharné , le détective Hardy
Conservé dans une version avec intertitres néerlandais , en cinq chapitres d’un quart d’heure chacun , cette sympathique production italienne s’inscrit dans une veine feuilletonnesque très en vogue dans les années 1910, à laquelle appartiennent les serials de Feuillade (Les Vampires) , de Victorin Jasset (l’irrésistible Protea) , d’Emilio Ghione (I topi grigi - Les souris grises) , ou encore les bandes plus courtes de Franz Hofer (La Boule noire ; La vipère noire) ou de Joseph Delmont (Le club Mystérieux) .
Les ingrédients qui font le charme particulier du genre sont là : rythme relativement alerte malgré un montage parfois approximatif (du moins dans la copie subsistante !) ; intrigue rocambolesque riche en rebondissements et faisant fi de la vraisemblance ; lieux suggestifs : musée d’antiquités égyptiennes, terrasse d’une villa surplombant un vaste paysage ; route déserte où attend une voiture noire ; promenade de bord de mer où défilent en arrière plan les passants) ; superbes extérieurs inondés de lumière ou plongés dans une nuit lunaire ; goût du gadget et de la technique : le dirigeable ; la nacelle qui permet de tomber du ciel puis de se volatiliser ; mise en scène jouant sur les entrées et les sorties de champ mais aussi sur ce qui est tapis dans le plan (l’appareil photo miniature caché dans la statue du chat).
Aussi intrépide que sa cousine française Irma Vep , mais plus svelte et beaucoup moins fatale , Filibus, alias la Baronne de Troixmond ou le Comte de la Brive, est une super-criminelle sans scrupule mais dont les entreprises revêtent un caractère plus sportif que réellement maléfique, en tous cas plus inoffensif que celles de Fantômas ou du Grand Vampire.
A l’évidence, le coup d’éclat, la beauté du geste, le plaisir du jeu comptent pour elle bien plus que le profit. Elle apparaît comme une espèce d’anarchiste élégante jouant au chat et à la souris avec un détective qui se prend bien trop au sérieux, s’amusant à le faire tourner en bourrique (par exemple en lui dérobant ses empreintes digitales).
Sa liberté et son aisance à passer du masculin au féminin permettent aussi de faire d’elle une championne avant l’heure du trans-genre, troublante par exemple quand, en casquette, on la voit accoudée à la rampe de son dirigeable, plongée dans ses pensées.
En tout cas une touche de mystère, d’indécidable, pimente la vision de cette bande qui n’aspire visiblement qu’à divertir sans arrières pensées et y réussit parfaitement.
Source : Claude Rieffel pour https://www.avoir-alire.com/filibus-la-critique,25837
Filibus 1915 Le film
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