1979 - Le trou Noir

1979
Le trou Noir
Film de Gary Nelson

Premier grand space opéra de la firme Disney, Le trou noir tente de surfer maladroitement sur le succès de Star Wars au lieu de développer son univers propre. On retiendra toutefois des effets spéciaux convaincants et une ambiance sympathique.

C’est la fin du XXe siècle. Au cœur d’une lointaine galaxie, à bord du vaisseau d’exploration Palomino qui retourne vers la Terre, le robot Vincent détecte la présence d’un puissant « trou noir », le phénomène le plus mystérieux et terrifiant de l’univers, capable d’engloutir à tout jamais planètes et étoiles, et d’emprisonner la lumière pour la nuit des temps. A bord du gouffre, une gigantesque station spatiale qu’une zone de non gravité protège du trou noir : l’USS Cygnus, disparue en mission vingt ans plus tôt. Tandis que Palomino s’en approche, le vaisseau fantôme s’illumine soudain…

Au début des années 70, les exécutifs de la maison de production Disney envisagent de profiter de la vogue du film catastrophe en créant de toute pièce une histoire qui se situerait dans l’espace. Pourtant, le projet se heurte à plusieurs problèmes dont le principal vient d’un script qui ne convainc personne. Longtemps attaché au projet, le réalisateur John Hough finit par abandonner et les premières ébauches finissent au fond d’un tiroir.

Ce n’est que vers 1976 que Le trou noir refait surface, cette fois-ci avec cette fameuse manifestation cosmique au centre d’un récit qui ne fédère pas encore toute l’équipe artistique. Disney approche pourtant le réalisateur Gary Nelson qui refuse de s’engager à cause d’un script jugé trop faible. En 1978, le scénariste Gerry Day remanie une dernière fois le scénario écrit par Jeb Rosebrook et reçoit enfin l’agrément du studio, ainsi que celui de Gary Nelson.

Walt Disney Productions, qui était le pendant cinéma du célèbre studio d’animation, décide d’engager une somme colossale – 20 millions de dollars de budget, auxquels il faut ajouter 6 millions pour la promotion – afin de profiter de la nouvelle mode du space opéra initiée par le triomphe de La guerre des étoiles (pour mémoire, les gains furent de plus de 300 millions de dollars rien qu’aux Etats-Unis lors de la première exploitation pour un budget de 11 millions). Le phénomène Star Wars a suscité de nombreuses convoitises et Le trou noir envisageait de concurrencer le film de George Lucas en proposant notamment des effets spéciaux encore plus performants.

Que reste-t-il aujourd’hui de cette tentative de modernisation de la firme aux grandes oreilles ? Assurément, le spectateur contemporain peut encore admirer le superbe travail effectué par les équipes techniques, que ce soit au niveau des maquettes, des matte paintings, mais aussi des décors et des costumes – plutôt sobres. C’est assurément la partie la plus réussie d’un long-métrage qui tient encore la route sur le plan visuel.

Par contre, Le trou noir souffre bel et bien de décisions malheureuses, dont certaines semblent avoir été dictées par des exécutifs sans complexes. Ainsi, la présence des robots V.I.N.CENT et B.O.B. ne se justifie que pour plaire aux gamins, dans le sillage du R2-D2 de La guerre des étoiles. La copie est aussi évidente que maladroite dans sa tentative de récupération. Ce n’est pas le seul défaut de cette œuvre qui pâtit également d’un script un peu anémique. Après une première demi-heure qui joue à fond le jeu du mystère autour d’un vaisseau spatial fantôme, le long-métrage s’enlise quelque peu à cause d’un recours un peu trop systématique à des conversations pseudo-scientifiques oiseuses.

La sauce n’a d’ailleurs pas vraiment prise puisque le grand public n’a pas fait du Trou noir un phénomène. Avec 35,8 millions de dollars amassés sur l’Amérique du Nord, le long-métrage a déçu les attentes de ses producteurs. En France, le film a attiré 1,4 million de spectateurs pour une 26ème place annuelle. Cela ne permettra pas de mettre sur pied une suite, mais le studio a continué à s’inscrire dans une forme de modernité en produisant peu de temps après le révolutionnaire Tron (Lisberger, 1982) qui tentait, lui, de développer un univers visuel et des techniques qui lui étaient propres.

Source : Pour lire la chronique de Virgile Dumez dans son intégralité c'est par ici >>> https://cinedweller.com/movie/le-trou-noir-la-critique-du-film/
 

The Black Hole - Le Trou noir - 1979 - Bande Annonce


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